Temps de lecture: 3 minutesCollaboration spéciale avec Hopiho et Barbara Laurenstin (Ici-Première)
Derrière les talents de Gatineau et d’Ottawa, se trouvent des artisans de l’ombre aux multiples talents. Portraits sur des entrepreneurs culturels à succès de la région.
1. Quest
Il est impossible de faire un topo sur la scène de Gatineau sans parler de David « Quest » Leclerc. Entrepreneur, ingénieur de son et producteur, il est une véritable référence pour la scène locale. Il est un des producteurs de musique les plus réputés de la région de Gatineau-Ottawa et fondateur de Dreamland Studios – une plaque tournante pour les talents de la région.
Il a débuté sa carrière en 2001 comme DJ. Par la suite, il a commencé à composer avec son mentor DaHeala, qui depuis, produit pour The Weeknd. De 2009 à 2019, sa boîte de production DFP (Délit de Fuite Productions) a produit plus d’une soixantaine d’artistes. En 2020, il a fondé Dreamland Studios et il travaille avec plusieurs artistes de musique urbaine d’Ottawa-Gatineau.
Fier ambassadeur de la région, il a organisé en 2021 le Festival Homegrown/Cultivé ici pour rassembler la scène underground. Affectueusement appelé « PopaQuest», il est l’exemple ultime d’un amoureux de la culture qui le fait pour la culture.
2. DaHeala
Compositeur au sein du label XO (Belly, The Weeknd, Nav), Jason « Daheala » Quennevillle est fier Gatinois. Tout comme Quest, il a commencé sa carrière comme DJ et s’est mis à composer sur FL Studio par la suite. Ses premiers placements sont sur l’album de Belly Death Before Dishonor en 2003 et sur l’album éponyme de Massari en 2005. Il débute sa collaboration avec The Weeknd en 2013 sur l’album Kissland. Le Québécois maintenant établi à Los Angeles fait sa marque à l’international. Il a été nommé 3 fois aux prix Grammys, aux American Music Awards et même aux Oscars.
En 2021, le magazine Billboard a désigné le titre Blinding Lights, de The Weeknd sur lequel il travaillé, #1 du Top 100 des meilleures chansons de tous les temps. « Being from Gatineau, Québec, it’s quite a milestone to be part of re-writing Hot 100 History”. Il a déjà collaboré avec Future, Lil Uzi Vert, Daft Punk ou Metro Boomin.
3. Yao
Yao est un auteur-compositeur-interprète, poète, slameur, comédien, producteur, éditeur, entrepreneur et activiste de la scène franco-canadienne. Bref, il touche à tout ce qui baigne dans l’univers artistique !
Né en Côte d’Ivoire de parents togolais, il arrive à Ottawa à l’âge de 13 ans. Basé à Gatineau, il aligne les projets et les prix de reconnaissance. Yao a reçu en octobre 2015, le prix Édith-Butler de la Fondation SPACQ (Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec.)
En 2018, il a reçu la médaille commémorative du Sénat, soulignant le 150è anniversaire du Canada. La même année, il a aussi été récompensé par la Fondation des arts de l’Ontario qui lui a décerné le prix d’Artiste-éducateur.
Un grand amoureux de la langue française, sa force réside dans son écriture imagée marquée d’une grande sensibilité. Sa poésie nous rappelle la richesse textuelle du rap français à MC Solaar
Nommé neuf fois aux Gala des prix Trille Or en 2019, Yao est très impliqué dans la promotion de la diversité culturelle. Son entreprise Intello-Productions est un cabinet-conseil qui œuvre en communication et logistique d’événements en plus d’offrir des services de production, d’éditions et de gérance.
4. Life Of Bad News
Photographe/vidéographe depuis 2010, Chris de son vrai prénom, alias Life of Bad News a travaillé avec les acteurs de la scène d’Ottawa et des artistes internationaux (City Fidelia, ASAP Rocky, The Weeknd). Lorsqu’on lui demande comment se porte la scène dans la région il répond :
The market itself is starting to show a lot of growth in the last 4 years or so, due to the success of a couple local artists, it gave people a bigger drive to actually chase attainable goals through the music.
5. Kareem
Acolyte de Quest et DaHeala, Kareem est un artiste et rappeur bien connu dans la région et dans la province. Commençant la musique à l’âge de 14 ans, il écrit ses premiers textes sur l’instrumental de Shurik’n, Samurai. Il rencontre ensuite DaHeala au début des années 2000 via internet qui devient son beatmaker officiel. Il développe une amitié avec le futur collaborateur de The Weeknd.
Dans la discussion, Kareem souligne que trop souvent, les talents locaux réalisent de grandes choses à l’international mais ne sont pas relayés nationalement. Il évoque la nécessité d’aller voir ce qui se passe ailleurs et de créer de la musique avec une vision globale.
Kareem porte un regard enthousiaste sur l’évolution du hip hop sur la scène. « Le rap est une culture incroyable, je suis capable d’avoir des conversations avec mes frères sur le rap, et eux vont pouvoir avoir des conversations avec leur enfants».
Le futur des labels québécois, à découvrir ici
Credits photo: Instagram de Daheala et Quest