Dans cette interview, nous avons eu la chance de discuter avec le rappeur APM, un artiste aux influences riches et variées. Il nous parle de son parcours musical, de ses origines culturelles, de ses projets à venir, et nous donne un aperçu de son processus créatif. Découvrez l’histoire d’un artiste en pleine ascension.
Un prénom, des influences, un blase : APM
« Mon vrai prénom, c’est Andréa Peter. » Nous voilà déjà dans l’univers d’APM, un nom d’artiste qui cache une histoire bien plus profonde. En effet, ses initiales, APM, proviennent de son nom complet, Andréa Mikael Peter. Ses origines sont tout aussi fascinantes : une mère ivoirienne-libanaise et un père français. Après avoir vécu en Guadeloupe jusqu’à ses 17-18 ans, c’est au Canada que l’artiste a posé ses valises, une étape cruciale pour sa carrière musicale.
« Grandir en Guadeloupe a été une expérience incroyable », explique-t-il. « Bien que mes parents n’aient aucun lien direct avec la culture guadeloupéenne, leur arrivée sur l’île a été un changement radical, et j’ai dû trouver mon propre équilibre culturel. » De l’éducation à l’africaine de sa mère, à l’approche plus traditionnelle de son père, APM s’est forgé une identité musicale et personnelle unique, influencée par ces différents univers.
La culture ivoirienne et libanaise de sa mère, la culture française de son père, la culture guadeloupéenne qui anime son quotidien, sans oublier ses propres découvertes musicales, ont façonné sa vision du monde et de la musique. Ce mélange se reflète particulièrement dans ses créations, que ce soit dans son rap ou dans son approche artistique.
Les débuts dans la musique : entre slam et rap
L’aventure musicale d’APM débute à l’âge de 11-12 ans, lorsqu’il s’initie au slam à l’école. « J’étais un passionné d’écriture et d’invention de textes », confie-t-il. C’est en explorant le slam qu’il a eu l’idée de poser ses rimes sur des instrumentales, lançant ainsi sa carrière dans le rap. En parallèle, sa passion pour la musique s’est aussi nourrie des influences de son père, un grand fan de classiques tels que Michael Jackson et Stevie Wonder.
Après son arrivée au Canada fin 2020, APM a franchi un cap avec son premier projet, Ballon d’or. « C’était un peu un projet expérimental », explique-t-il. « Il n’y avait pas de ligne directrice claire. J’étais un peu partout, mais c’était ma façon d’explorer différents sons. »
Cependant, c’est avec le morceau Cité d’or qu’APM a véritablement lancé sa carrière musicale. Ce single, qu’il a sorti en août 2023, a marqué un tournant dans son approche artistique. C’est à ce moment-là qu’il commence à collaborer avec Hypno aka Hypnotic Beatz, un producteur talentueux avec qui il a créé une alchimie parfaite. « Cité d’or a été un vrai point de départ pour moi, un son qui m’a permis de poser les bases de ce que je veux vraiment faire », explique-t-il.
Hypnotic Beatz : une collaboration fructueuse
La rencontre avec Hypnotic Beatz a été importante pour l’artiste. « Je connaissais Hypno avant même d’arriver au Canada, mais c’est ici qu’on a vraiment commencé à travailler ensemble », raconte-t-il. À l’origine, APM cherchait un studio pour enregistrer ses morceaux, et c’est par l’intermédiaire d’un ami qu’il a découvert l’univers d’Hypno.
Le duo a rapidement trouvé une synergie créative, et ce n’est pas sans raison que leur collaboration continue aujourd’hui. Ensemble, ils ont travaillé sur des projets qui allient trap, cinématique et créativité. « Travailler avec Hypno m’a permis de me libérer dans la création, de sortir de ma zone de confort et de tester de nouvelles choses », affirme APM.
Une nouvelle direction artistique : plus de liberté et d’identité
« Le noir et blanc, c’est quelque chose que j’aime beaucoup en ce moment », dit-il. « Ça donne une touche rétro, authentique. Cela cache aussi certaines imperfections, et parfois, ça fait ressortir la beauté des plans de manière différente. »
Cependant, APM précise que ce style n’est pas figé. « Le noir et blanc, c’est une phase. Je ne pense pas que ce sera une constante dans ma musique. J’aime explorer et changer les choses en fonction de mes envies. »
Pour ses derniers morceaux, APM cherche à se donner plus de liberté artistique. Le rappeur a abandonné l’idée de dépendre uniquement de productions externes pour créer sa musique. « Aujourd’hui, je veux créer des prods APM, faites pour moi, » explique-t-il. Cette volonté de créer des morceaux qui lui ressemblent davantage se ressent particulièrement dans sa dernière sortie, Qui?
« Travailler sur ce morceau m’a permis de réaliser que je peux vraiment m’exprimer sur l’instant, sans trop réfléchir », confie-t-il. Le résultat est un son qui respire la spontanéité et la fraîcheur, porté par une production cinématique signée Hypno.
La vision d’un artiste en pleine ascension
2025 sera une année sous le signe des singles. APM mise sur la régularité des sorties. « Cette année, je vais continuer à sortir des singles, un par mois environ », annonce-t-il. « C’est un bon moyen de construire mon univers tout en maintenant l’attention du public. Je veux vraiment que les gens découvrent mon identité à travers chaque morceau. »
Et concernant un projet complet, APM n’est pas pressé. « Un projet, ça viendra sûrement à un moment donné, mais pour l’instant, je préfère continuer à sortir des singles. Il faut construire une base solide avant de se lancer dans un projet complet. »
Loin de se laisser griser par les attentes, APM reste lucide et concentré sur l’instant présent. « Je sais ce que je vaux, et j’ai envie de donner le meilleur de moi-même, » conclut-il. « Mais je reste toujours très terre à terre et je veux prendre les choses une étape à la fois. »
Vision claire de sa trajectoire et approche authentique, APM est un artiste à suivre de près!
Crédits photos: Marion Dolivet & Yanis Visive (couverture en noir et blanc)